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La personne âgée et la crise suicidaire

En France, le taux de suicide chez les personnes âgées est élevé, notamment chez les hommes, même si l’on note une diminution progressive au cours des 20 dernières années. Il est ainsi multiplié par 3 à 75 ans et par 4,5 à 85 ans par rapport à celui des personnes de 25 ans. Les hommes âgés se suicident plus que les femmes âgées, 4 à 6 fois plus après 75 ans. Malgré ce taux important de décès par suicide, chez les personnes âgées, ce problème est peu reconnu par l’opinion publique et les soignants. Le geste suicidaire aboutit plus souvent à la mort chez la personne âgée (1 suicide pour 2 à 4 tentatives de suicide) que chez la personne jeune (1 suicide pour 10 à 20 tentatives de suicide).


Enfin l’évolution du vieillissement de la population laisse présager un risque d’augmentation du nombre de suicides parmi les personnes âgées notamment à l’entrée dans la vieillesse de la génération née après guerre : « les baby-boomers ».


Les situations à risque sont nombreuses

  • L’isolement, le veuvage, la perte de relations sociales et familiales
  • L’accès difficile à un système de soins par ailleurs mal adapté à l’âge
  • La perte d’autonomie
  • Le départ en maison de retraite qui implique une modification de l’environnement
  • Les situations de maltraitance
  • La précarité financière
  • Les deuils
  • Le changement, la perte de repères dans la vie quotidienne
  • La dépression chez les sujets âgés (qui est un facteur de risque majeur pour le passage à l’acte suicidaire et souvent suivi d’un décès de la personne) est souvent négligée, méconnue ou maltraitée (60 à 70% des symptômes dépressifs).

 

Les facteurs personnels

Si ce sont les hommes qui se suicident le plus, ce sont les femmes qui sont très majoritairement représentées pour les tentatives de suicide. Les pathologies, les maladies héréditaires, les maladies somatiques ou les maladies psychiques invalidantes sont des facteurs précipitants.

 

Les signes d’alerte

Quand l’isolement, la perte de repères, le sentiment exprimé d’inutilité sont trop forts, alors s’installent :

  • La perte de l’estime de soi « je dérange, je ne sers à rien », l’impuissance, le sentiment d’inutilité et d’incapacité
  • Le désinvestissement de la réalité voire la régression ou la confusion qui peuvent être pris à tort pour de la démence
  • Les troubles du sommeil, le refus de soin et d’alimentation
  • Les plaintes somatiques diverses
  • Le repli sur soi, l’indifférence
  • Les transformations corporelles et environnementales dues au vieillissement.

 

Les facteurs de protection

  • La qualité des liens familiaux
  • Le maintien dans l’environnement habituel avec les aides adaptées
  • Le renforcement de la solidarité face à la dégradation physique et/ou morale
  • Le maintien du dialogue et des échanges
  • La prise en compte et l’acceptation du vieillissement par l’entourage
  • La capacité d’en parler à une personne de son choix (amis, proches, consultation privée ou publique, structures d’écoute et d’accueil, associations spécialisées…)
  • La croyance, la foi
  • L’information et la formation des aidants à domicile et des soignants des structures d’hébergement pour personnes âgées.

 

En cas d'urgence faites le 15 ou le 112

 

Sources :

Livret de GRAFISM ( Groupement Régional d'Actions de Formation et d'Information en Santé Mentale) pour la Normandie